Le procureur Georges de Rougemont (1758 - 1824) est l'une des figures politiques les plus marquantes du canton lors de la période troublée de la révolution française, de la République helvétique et de l'entrée de Neuchâtel dans la Confédération suisse.
Il naît le 12 octobre 1758 à Saint-Aubin. Son père François-Antoine III 1713 y possède un domaine agricole et viticole, ainsi que la scierie et moulin de la Reusière.
Après une formation à Schaffhouse et des études de droit à Göttingen en Allemagne il devient maire de Travers en 1781. En 1788 il succède à son père, décédé cette année-là, au Conseil d'État.
Le 24 juillet 1797, il épouse Charlotte Osterwald, fille de Ferdinand, Conseiller d’État. Ce mariage, par ailleurs peu heureux, lui donne cinq enfants, deux filles, Rose 1800 (épouse Marval), Françoise 1801 et trois fils, Georges 1802, Frédéric-Constant 1808 et Henri 1810.
Après avoir quitté Travers en 1790 il est nommé procureur général en 1800, charge qu’il exercera jusqu’en 1823. Il est aussi membre de la Chambre des comptes et l’un des quatre présidents du Conseil.
Actif comme député à la diète fédérale il travaille au rattachement de Neuchâtel à la Suisse qui aura lieu le 12 septembre 1814; il est le premier délégué neuchâtelois signataire du pacte fédéral du 7 août 1815.
Exigeant avec lui-même, travailleur, efficace, imbu du pouvoir qui lui est attribué mais profondément dévoué et honnête, difficile de caractère, il n’est pas aimé de tout le monde. Probablement misogyne, il ne s’entend bien qu’avec sa sœur Catherine 1753, dite tante Caton, esprit vif et critique dont il dit que c’est l’une des rares femmes intelligentes qu’il ait connu (en dialogue dans la silhouette ci-contre).
Paradoxalement peu doué pour les intrigues c’est dégouté du pouvoir qu’il avait aimé, et diminué par la maladie, qu’il présente sa démission en 1821, qui ne sera acceptée qu’en 1823. Il décède à St-Aubin le 22 décembre 1824.
Documents d’intérêt :
Anne Jeanneret-de Rougemont, Le Procureur-Général Georges de Rougemont, l'homme privé, l'homme public,
Mémoire de licence, Université de Neuchâtel, 1988
Notice sur ma vie comme homme public. Le procureur écrit lui-même de courtes mémoires, seulement liées à sa vie politique, vraisemblablement afin de donner sa propre version historique à ses fils encore jeunes.
Voir aussi l'article dans le Dictionnaire historique de la Suisse.